5 juillet 2009
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06:40
J'entends papa qui m'appelle: Il est trois heures
du matin.
- Pirate ! Pirate !
Il secoue le paquet de croquettes, frappe dans ses mains, siffle, claque la porte, il va se prendre une pantoufle sur la tête par le voisin s'il continue.
je l'imagine cheveux hirsutes, à moitié réveillé, inquiet de mon absence, pestant contre les chats qui n'en font qu'à leur tête.
J'ai très envie de rentrer, mais voilà... je suis assis sous un réverbère, rempli de nostalgie. Je contemple la petite maison de zezette de l'autre côté de la rue.
La maisonnette est fermée. Le jardin sous la lune semble abandonné. Le silence a remplacé la fête. Les hautes plantes à tige ploient sous la fatigue et la tristesse. Elles doivent aujourd'hui se défendre toutes seules contre les diverses agressions de mère nature.
Zezette n'est plus là. Elle est partie rejoindre son Michel, mari qu'elle aimait tant, et tous ses amis d'hier, humains ou animaux qui faisaient de sa maisonnette une arche de Noé. Elle avait été danseuse dans les plus grands endroits de la planète. Casinos, cabarets, Las Vegas, le champagne pour elle coulait à flot. Puis l'âge venant, elle avait délaissé le monde du spectacle pour se retirer là, à l'abri des turpitudes. Alors, toutes et tous, nous l'avons aimée.
Plein d'images défilent dans ma minuscule cervelle de chat. Ma grand mère Pivoine et ma tante Question m'en on tellement parlé. Et Globule, le copain d'enfance, combien de fois ne m'a-t-il raconté ses escapades avec Pivoine, les soirées jazz, les bandes rivales, les tigrés du lotissement de la croix verte et les siamois des H.L.M., les copains kronenbourg avec leurs motos vrombissantes, les chauffeurs poids lourds aux yeux bridés des pays de l'est . Et Zezette qui rayonnante, taille de guêpe, cheveux blonds et toujours bien mise, tenait tout ce petit monde dans le creux de sa main, vénérée, adulée.
De sa maigre retraite, Zezette dépensait sans compter pour nous les animaux, et pour son jardin. Elle venait en aide à tout animal en difficulté, blessé, abandonné, malade, délaissé...Une fois franchi le portail de son jardin, chacun abandonnait sa colère, sa rancune, sa peine, sa douleur, pour partager avec qui un ane, qui un chien une poule ou un canard un moment de réconfort et un peu de nourriture.
De loin aux alentours, des gens apportaient à Zezette des croquettes, des boîtes à chats, à chiens, des croûtes de pain, du lait, chacun y allait de sa bonne action sans rien attendre en retour. La plupart laissaient leur don à l'entrée du jardin ne désirant pas se faire connaître. Il n'y a pourtant aucun mal à faire du bien...
Pivoine m'a raconté l'avoir aperçue esquissant trois pas de danse dans des robes à froufrous au sein de son jardin rempli de fleurs. A son grand âge, sa silhouette faisait encore bien des envieuses.
- Pirate ! Pirate !
- J'arrive papa, dis, tu me raconteras l'histoire de Zezette?
.
StA le05/07/09.
- Pirate ! Pirate !
Il secoue le paquet de croquettes, frappe dans ses mains, siffle, claque la porte, il va se prendre une pantoufle sur la tête par le voisin s'il continue.
je l'imagine cheveux hirsutes, à moitié réveillé, inquiet de mon absence, pestant contre les chats qui n'en font qu'à leur tête.
J'ai très envie de rentrer, mais voilà... je suis assis sous un réverbère, rempli de nostalgie. Je contemple la petite maison de zezette de l'autre côté de la rue.
La maisonnette est fermée. Le jardin sous la lune semble abandonné. Le silence a remplacé la fête. Les hautes plantes à tige ploient sous la fatigue et la tristesse. Elles doivent aujourd'hui se défendre toutes seules contre les diverses agressions de mère nature.
Zezette n'est plus là. Elle est partie rejoindre son Michel, mari qu'elle aimait tant, et tous ses amis d'hier, humains ou animaux qui faisaient de sa maisonnette une arche de Noé. Elle avait été danseuse dans les plus grands endroits de la planète. Casinos, cabarets, Las Vegas, le champagne pour elle coulait à flot. Puis l'âge venant, elle avait délaissé le monde du spectacle pour se retirer là, à l'abri des turpitudes. Alors, toutes et tous, nous l'avons aimée.
Plein d'images défilent dans ma minuscule cervelle de chat. Ma grand mère Pivoine et ma tante Question m'en on tellement parlé. Et Globule, le copain d'enfance, combien de fois ne m'a-t-il raconté ses escapades avec Pivoine, les soirées jazz, les bandes rivales, les tigrés du lotissement de la croix verte et les siamois des H.L.M., les copains kronenbourg avec leurs motos vrombissantes, les chauffeurs poids lourds aux yeux bridés des pays de l'est . Et Zezette qui rayonnante, taille de guêpe, cheveux blonds et toujours bien mise, tenait tout ce petit monde dans le creux de sa main, vénérée, adulée.
De sa maigre retraite, Zezette dépensait sans compter pour nous les animaux, et pour son jardin. Elle venait en aide à tout animal en difficulté, blessé, abandonné, malade, délaissé...Une fois franchi le portail de son jardin, chacun abandonnait sa colère, sa rancune, sa peine, sa douleur, pour partager avec qui un ane, qui un chien une poule ou un canard un moment de réconfort et un peu de nourriture.
De loin aux alentours, des gens apportaient à Zezette des croquettes, des boîtes à chats, à chiens, des croûtes de pain, du lait, chacun y allait de sa bonne action sans rien attendre en retour. La plupart laissaient leur don à l'entrée du jardin ne désirant pas se faire connaître. Il n'y a pourtant aucun mal à faire du bien...
Pivoine m'a raconté l'avoir aperçue esquissant trois pas de danse dans des robes à froufrous au sein de son jardin rempli de fleurs. A son grand âge, sa silhouette faisait encore bien des envieuses.
- Pirate ! Pirate !
- J'arrive papa, dis, tu me raconteras l'histoire de Zezette?
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StA le05/07/09.